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Qu’est-ce que le Tiers état

DITIONS DU BOUCHERQu est-ce que le Tiers tat ?EMMANUEL JOSEPH SIEY SCONTRAT DE LICENCE DITIONS DU BOUCHERLe fi chier PDF qui vous est propos est prot g par les lois sur les copyrights & reste la propri t de la SARL Le Boucher diteur. Le fi chier PDF est d nomm livre num rique dans les paragraphes qui tes autoris : utiliser le livre num rique des fi ns ne pouvez en aucun cas : vendre ou diffuser des copies de tout ou partie du livre num rique, exploiter tout ou partie du livre num rique dans un but commercial ; modifi er les codes sources ou cr er un produit d riv du livre num DE L DITEURLe texte reproduit est issu de la troisi me dition de 1789 dont l orthographe & la typographie ont t modernis es.

EMMANUEL JOSEPH SIEYÈS 1 Qu’est-ce que le Tiers état? «Tan qt ue le philosophe n’excède point les limites de la vérité, ne l’accusez pas …

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1 DITIONS DU BOUCHERQu est-ce que le Tiers tat ?EMMANUEL JOSEPH SIEY SCONTRAT DE LICENCE DITIONS DU BOUCHERLe fi chier PDF qui vous est propos est prot g par les lois sur les copyrights & reste la propri t de la SARL Le Boucher diteur. Le fi chier PDF est d nomm livre num rique dans les paragraphes qui tes autoris : utiliser le livre num rique des fi ns ne pouvez en aucun cas : vendre ou diffuser des copies de tout ou partie du livre num rique, exploiter tout ou partie du livre num rique dans un but commercial ; modifi er les codes sources ou cr er un produit d riv du livre num DE L DITEURLe texte reproduit est issu de la troisi me dition de 1789 dont l orthographe & la typographie ont t modernis es.

2 2002 ditions du Boucher 16, rue Rochebrune 75011 Paris site internet : courriel : t l phone & t l copie : (33) (0)1 47 00 02 15conception & r alisation : Georges Colleten couverture : La nuit du 4 ao t 1789 (d tail), Monnet& Helmann, coll. G. Collet (droits r serv s)ISBN : 2-84824-024-5 EMMANUEL JOSEPH SIEY S1Qu est-ce que le Tiers tat ? Tant que le philosophe n exc de point les limites de la v rit ,ne l accusez pas d aller trop loin. Sa fonction est de marquerle but; il faut donc qu il y soit arriv . Si restant en chemin ilosait y lever son enseigne, elle pourrait tre trompeuse. Aucontraire, le devoir de l administrateur est de combiner et degraduer sa marche suivant la nature des difficult Si le phi-losophe n est au but, il ne sait o il est.

3 Si l administrateur nevoit le but, il ne sait o il va. Le plan de cet crit est assez simple. Nous avons trois questions nous Qu est-ce que le Tiers tat? Qu a-t-il t jusqu pr sent dans l ordre politique ? Que demande-t-il? TRE QUELQUE va voir si les r ponses sont justes. Jusque-l , ce serait tortqu on taxerait d exag ration des v rit s dont on n a pas encorevu les preuves. Nous examinerons ensuite les moyens que l on aessay s, et ceux que l on doit prendre, afin que le Tiers tatdevienne, en effet, quelque chose. Ainsi nous dirons :4 Ce que les ministres ont tent , et ce que les privil gi s eux-m mes proposent en sa Ce qu on aurait d Enfin, ce qui reste faire au Tiers pour prendre la place quilui est EST-CE QUE LE Tiers TAT?

4 2 Chapitre premierLe Tiers tat est une nation compl teQue faut-il pour qu une nation subsiste et prosp re ? Des travauxparticuliers et des fonctions peut renfermer dans quatre classes tous les travaux parti-culiers : 1 La terre et l eau fournissant la mati re premi re desbesoins de l homme, la premi re classe, dans l ordre des id es,sera celle de toutes les familles attach es aux travaux de lacampagne. 2 Depuis la premi re vente des mati res jusqu leurconsommation ou leur usage, une nouvelle main-d uvre, plusou moins multipli e, ajoute ces mati res une valeur secondeplus ou moins compos e. L industrie humaine parvient ainsi perfectionner les bienfaits de la nature, et le produit brut double,d cuple, centuple de valeur.

5 Tels sont les travaux de la secondeclasse. 3 Entre la production et la consommation, comme aussientre les diff rents degr s de production, il s tablit une fouled agents interm diaires, utiles tant aux producteurs qu auxconsommateurs. Ce sont les marchands et les n gociants; lesn gociants qui, comparant sans cesse les besoins des lieux et destemps, sp culent sur le profit de la garde et du transport ; lesmarchands qui se chargent, en derni re analyse, du d bit soit engros, soit en d tail. Ce genre d utilit caract rise la troisi meclasse. 4 Outre ces trois classes de citoyens laborieux et utilesqui s occupent de l objet propre la consommation et l usage, ilfaut encore dans une soci t une multitude de travaux particu-liers et de soins directement utiles ou agr ables la JOSEPH SIEY S3 Cette quatri me classe embrasse depuis les professions scientifi-ques et lib rales les plus distingu es jusqu aux services domesti-ques les moins estim sont les travaux qui soutiennent la soci t.

6 Qui les sup-porte? Le Tiers fonctions publiques peuvent galement, dans l tat actuel,se ranger toutes sous quatre d nominations connues, l p e, laRobe, l glise et l Administration. Il serait superflu de les par-courir en d tail pour faire voir que le Tiers tat y forme partoutles dix-neuf vingti mes, avec cette diff rence qu il est charg detout ce qu il y a de vraiment p nible, de tous les soins que l ordreprivil gi refuse d y remplir. Les places lucratives et honorifiquesseules y sont occup es par des membres de l ordre privil gi . Luien ferons-nous un m rite? Il faudrait pour cela, ou que le Tiersrefus t de remplir ces places, ou qu il f t moins en tat d enexercer les fonctions.

7 On sait ce qui en est. Cependant on a os frapper l ordre du Tiers d interdiction. On lui a dit : Quels quesoient tes services, quels que soient tes talents, tu iras jusque-l ;tu ne passeras pas outre. Il n est pas bon que tu sois honor . Derares exceptions, senties comme elles doivent l tre, ne sontqu une d rision, et le langage qu on se permet dans ces occa-sions, une insulte de cette exclusion est un crime social envers le Tiers tat, sic est une v ritable hostilit , pourrait-on dire au moins qu elle estutile la chose publique? Eh! ne conna t-on pas les effets dumonopole ? S il d courage ceux qu il carte, ne sait-on pas qu ilrend moins habiles ceux qu il favorise?

8 Ne sait-on pas que toutouvrage dont on loigne la libre concurrence sera fait plus ch re-ment et plus mal ?En d vouant une fonction quelconque servir d apanage unordre distinct parmi les citoyens, a-t-on fait attention que ce n estplus alors seulement l homme qui travaille qu il faut salarier, maisaussi tous ceux de la m me caste qui ne sont pas employ s, maisaussi les familles enti res de ceux qui sont employ s et de ceuxqui ne le sont pas ? A-t-on remarqu que d s que le gouverne-ment devient le patrimoine d une classe particuli re, il s enflebient t hors de toute mesure, les places s y cr ent, non pour lebesoin des gouvern s, mais pour celui des gouvernants, etc.

9 ? A-t-on fait attention que cet ordre de choses, bassement, et j ose leQU EST-CE QUE LE Tiers TAT?4dire, b tement respect parmi nous, nous le trouvons en lisantl histoire de l ancienne gypte et les relations de voyages auxgrandes Indes, m prisable, monstrueux, destructif de touteindustrie, ennemi des progr s sociaux, surtout avilissant pourl esp ce humaine en g n ral et intol rable en particulier pour desEurop ens, etc.[1]? Mais il faut laisser des consid rations qui enagrandissant la question, en l clairant, peut- tre, par de nou-veaux jours, ralentiraient pourtant notre marche[2].Il suffit ici d avoir fait sentir que la pr tendue utilit d unordre privil gi pour le service public n est qu une chim re ; quesans lui tout ce qu il y a de p nible dans ce service est acquitt par le Tiers ; que sans lui les places sup rieures seraient infini-ment mieux remplies ; qu elles devraient tre naturellement le lotet la r compense des talents et des services reconnus.

10 Et que siles privil gi s sont parvenus usurper tous les postes lucratifs ethonorifiques, c est tout la fois une iniquit odieuse pour lag n ralit des citoyens et une trahison pour la chose donc oserait dire que le Tiers tat n a pas en lui tout cequ il faut pour former une nation compl te ? Il est l homme fortet robuste dont un bras est encore encha n . Si l on tait l ordreprivil gi , la nation ne serait pas quelque chose de moins, maisquelque chose de plus. Ainsi, qu est-ce le Tiers ? Tout, mais untout entrav et opprim . Que serait-il sans l ordre privil gi ?Tout, mais un tout libre et florissant. Rien ne peut aller sans lui;tout irait infiniment mieux sans les ne suffit pas d avoir montr que les privil gi s, loin d treutiles la nation, ne peuvent que l affaiblir et lui nuire ; il fautprouver encore que l ordre noble[3] n entre point dans l organi-sation sociale ; qu il peut bien tre une charge pour la nation, maisqu il n en saurait faire une abord, il n est pas possible dans le nombre de toutes lesparties l mentaires d une nation de trouver o placer la caste[4]des nobles.


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