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QU’EST-CE-QUE LE TIERS-ETAT - pourlhistoire.com

1 QU EST-CE-QUE LE TIERS-ETAT ? EMMANUEL JOSEPH SIEY S 2 Emmanuel Siey s est n Fr jus le 3 mai 1748 au sein d une famille tr s pieuse. Son p re, receveur des droits royaux et directeur des postes, est alors g d une cinquantaine d ann es. De sant fragile, Emmanuel doit oublier une ventuelle carri re militaire laquelle il semble avoir song . Suivant la volont de son p re il s engage dans la carri re eccl siastique. Le 13 novembre 1765, il entre au Petit S minaire de Saint Sulpice Paris o , semble-t-il, la discipline est assez rel ch e. Siey s lit beaucoup, y compris les ouvrages des philosophes. Il commence crire galement. La hi rarchie de Saint Sulpice doute de sa vocation religieuse et le prie de quitter l institution. Il entre au S minaire de Saint Firmin en d cembre 1770. Il en sortira pr tre le 28 juillet 1772.

4 Qu’est-ce que le Tiers état ? « Tant que le philosophe n’excède point les limites de la vérité, ne l’accusez pas d’aller trop loin.

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1 1 QU EST-CE-QUE LE TIERS-ETAT ? EMMANUEL JOSEPH SIEY S 2 Emmanuel Siey s est n Fr jus le 3 mai 1748 au sein d une famille tr s pieuse. Son p re, receveur des droits royaux et directeur des postes, est alors g d une cinquantaine d ann es. De sant fragile, Emmanuel doit oublier une ventuelle carri re militaire laquelle il semble avoir song . Suivant la volont de son p re il s engage dans la carri re eccl siastique. Le 13 novembre 1765, il entre au Petit S minaire de Saint Sulpice Paris o , semble-t-il, la discipline est assez rel ch e. Siey s lit beaucoup, y compris les ouvrages des philosophes. Il commence crire galement. La hi rarchie de Saint Sulpice doute de sa vocation religieuse et le prie de quitter l institution. Il entre au S minaire de Saint Firmin en d cembre 1770. Il en sortira pr tre le 28 juillet 1772.

2 Il a 24 ans. Sa famille a consenti de gros efforts pour lui permettre de suivre ses tudes et l ambition du jeune Siey s est d j grande. Il lui faut des protecteurs lui permettant d obtenir des fonctions et des revenus. Son premier protecteur est l abb Gros de Besplat vicaire g n ral de Fr jus. Le p re d Emmanuel trouve un second protecteur pour son fils en la personne de l abb Jean-Baptiste Florimond Meffray de C sarge, fils du marquis de C sarge. L abb intrigue la Cour pour devenir aum nier de l Oratoire du Roi. C sarge est l ami de Jean-Baptiste Joseph de Lubersac qui, en 1775, devient v que de Tr guier en Bretagne et premier aum nier de Madame Sophie, tante du jeune roi Louis XVI. Gr ce l intervention de C sarge, Siey s devient secr taire du nouvel v que de Tr guier. Lubersac est un mondain, courtisan et ouvert aux id es nouvelles. Siey s, dans le sillage de Lubersac, encha ne les allers et retours entre Tr guier, Versailles et Paris.

3 Siey s ne semble gu re pr occup par les affaires religieuses. Il se d finira plus tard comme un eccl siastique administrateur. Sa condition ainsi que les contacts avec la Cour lui r v lent l importance des protecteurs, des intrigues et aussi les humiliations que doit subir un homme issu de la roture afin de s lever dans la soci t .. Et encore, cette l vation est-elle limit e par les privil ges accapar s par la noblesse. Progressivement, celle-ci occupe sans partage les v ch s du royaume. Le haut clerg est donc ferm aux roturiers comme Siey s. Sa haine de la noblesse et des privil ges se nourrit de ce constat. Bien que devenu ami de son protecteur Lubersac, Siey s est vite amer d s lors que l v que de Tr guier tarde lui obtenir quelques avantages. En 1780, Lubersac est nomm v que de Chartres. C est un v ch important. Siey s devient en 1783 grand vicaire.

4 Cette fonction lui permet de jouer un r le important dans l ombre de l v que. En 1786, il est nomm par le dioc se commissaire la Chambre souveraine du Clerg de France Paris. Cette nouvelle fonction au sein de cette juridiction donne Siey s l occasion de se forger une solide ducation politique et juridique. Il est d sormais devenu un eccl siastique administrateur bien qu il dise parfois la Messe Chartre. 3 En cette poque, le royaume est s rieusement secou par une crise financi re majeure. Le d ficit public est colossal et le Tr sor sec. Le roi, toujours ind cis, est tiraill entre la volont de ses ministres successifs qui pr nent une r forme du syst me fiscal remettant en cause les exon rations dont b n ficie la noblesse et la Cour qui rejette toute id e de remise en cause des privil ges. Turgot est renvoy , suivi de Necker. Calonne lui succ de.

5 Press par la Cour, Louis XVI le renvoie le 8 avril 1787. Lom nie de Brienne, archev que de Toulouse et bon administrateur est nomm son tour ministre des finances. Brienne propose une r forme radicale de l administration en sugg rant la cr ation d assembl es provinciales au sein desquelles le Tiers Etat recevait une repr sentation gale aux deux ordres privil gi s. D sormais les principales d cisions, notamment en mati re fiscale, appartiennent pour une large part la repr sentation populaire. C est un moyen de r aliser sans le dire une r volution pacifique en substituant la monarchie absolue une monarchie constitutionnelle. Le grand vicaire de Chartres si ge l Assembl e provinciale de l Orl anais et il semble qu il commence se faire conna tre par la violence et la radicalit de ses propos. Les r formes vot es en Assembl es provinciales se heurtent l opposition du Parlement de Paris.

6 On assiste alors un affrontement entre le Parlement et le roi. La r volte des parlements s ouvre et d bouche sur une revendication : la convocation des Etats G n raux, seuls comp tents pour voter de nouveaux imp ts, voire pour r former tr s ventuellement le syst me fiscal. Le processus r volutionnaire est en marche. Siey s va y prendre une place d terminante. Suivant l arr t du Conseil du 5 juillet 1788, un dit du roi du 8 ao t convoque les Etats G n raux pour le 1er mai 1789. Apr s l chec de Brienne, Necker revient. Fait d terminant pour la suite des v nements, l arr t du Conseil du 5 juillet sollicite toutes personnes instruites du royaume d envoyer renseignements ou m moires relatifs la prochaine convocation des Etats G n raux . Implicitement, toute censure est lev e. Les expressions peuvent se lib rer. C est dans ce contexte qu Emmanuel Siey s va r ellement entrer dans l Histoire.

7 D s l t 1788, le grand vicaire s isole la campagne et r dige un premier libelle intitul Vues sur les moyens d ex cution dont les repr sentants de la France pourront disposer en 1789 . Le texte n est pas publi imm diatement ; Siey s se lance aussit t dans la r daction d un nouveau libelle : Qu est-ce que le Tiers Etat ? . Les deux textes sont publi s en d cembre 1788. Qu est-ce que le Tiers Etat ? para t en janvier 1789. Diffus notamment travers les clubs et soci t s politiques, l ouvrage remporte tr s vite un immense succ s. Ce succ s incite Siey s corriger cette premi re dition. C est la troisi me dition, publi e en mai 1789 qui demeurera l dition de r f rence. 4 Qu est-ce que le Tiers tat ? Tant que le philosophe n exc de point les limites de la v rit , ne l accusez pas d aller trop loin.

8 Sa fonction est de marquer le but; il faut donc qu il y soit arriv . Si restant en chemin il osait y lever son enseigne, elle pourrait tre trompeuse. Au contraire, le devoir de l administrateur est de combiner et de graduer sa marche suivant la nature des difficult Si le philosophe n est au but, il ne sait o il est. Si l administrateur ne voit le but, il ne sait o il va. Le plan de cet crit est assez simple. Nous avons trois questions nous faire. 1 Qu est-ce que le Tiers tat ? TOUT. 2 Qu a-t-il t jusqu pr sent dans l ordre politique ? RIEN. 3 Que demande-t-il ? TRE QUELQUE CHOSE. On va voir si les r ponses sont justes. Jusque-l , ce serait tort qu on taxerait d exag ration des v rit s dont on n a pas encore vu les preuves. Nous examinerons ensuite les moyens que l on a essay s, et ceux que l on doit prendre, afin que le Tiers tat devienne, en effet, quelque chose.

9 Ainsi nous dirons : 4 Ce que les ministres ont tent , et ce que les privil gi s eux-m mes proposent en sa faveur. 5 Ce qu on aurait d faire. 6 Enfin, ce qui reste faire au Tiers pour prendre la place qui lui est due. 5 Chapitre I Le Tiers tat est une nation compl te Que faut-il pour qu une nation subsiste et prosp re ? Des travaux particuliers et des fonctions publiques. On peut renfermer dans quatre classes tous les travaux particuliers : 1 La terre et l eau fournissant la mati re premi re des besoins de l homme, la premi re classe, dans l ordre des id es, sera celle de toutes les familles attach es aux travaux de la campagne. 2 Depuis la premi re vente des mati res jusqu leur consommation ou leur usage, une nouvelle main-d oeuvre, plus ou moins multipli e, ajoute ces mati res une valeur seconde plus ou moins compos e.

10 L industrie humaine parvient ainsi perfectionner les bienfaits de la nature, et le produit brut double, d cuple, centuple de valeur. Tels sont les travaux de la seconde classe. 3 Entre la production et la consommation, comme aussi entre les diff rents degr s de production, il s tablit une foule d agents interm diaires, utiles tant aux producteurs qu aux consommateurs. Ce sont les marchands et les n gociants; les n gociants qui, comparant sans cesse les besoins des lieux et des temps, sp culent sur le profit de la garde et du transport; les marchands qui se chargent, en derni re analyse, du d bit soit en gros, soit en d tail. Ce genre d utilit caract rise la troisi me classe. 4 Outre ces trois classes de citoyens laborieux et utiles qui s occupent de l objet propre la consommation et l usage, il faut encore dans une soci t une multitude de travaux particuliers et de soins directement utiles ou agr ables la personne.


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