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Des marges de manœuvre en diminution - …

AnalysesDarespublication de la direction de l'animation de la recherche, des tudes et des statistiquesJUILLET 2014 N 049 Conditions de travail Reprise de l intensification du travail chez les salari sEntre 2005 et 2013, pour les salari s de France m tropolitaine, les changements organisationnels ont repris et les contraintes de rythme de travail se sont accrues, apr s la relative stabilisation enregistr e entre 1998 et 2005. Cette intensification a t plus marqu e dans la fonction publique que dans le secteur priv . L usage de l informatique dans le travail poursuit sa progression un rythme rapide. D ailleurs, le contr le ou suivi informatis du travail est la contrainte de rythme qui s est le plus diffus la m me p riode, les marges de man uvre tendent se r duire pour toutes les cat gories socioprofessionnelles, sauf pour les ouvriers non qualifi s.

• 3 Tableau 1 • L’évolution des contraintes sur le rythme de travail dans les enquêtes Conditions de travail depuis 1978 1978 1984 1991 1998 2005 2013 En % rythme de travail imposé par…

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1 AnalysesDarespublication de la direction de l'animation de la recherche, des tudes et des statistiquesJUILLET 2014 N 049 Conditions de travail Reprise de l intensification du travail chez les salari sEntre 2005 et 2013, pour les salari s de France m tropolitaine, les changements organisationnels ont repris et les contraintes de rythme de travail se sont accrues, apr s la relative stabilisation enregistr e entre 1998 et 2005. Cette intensification a t plus marqu e dans la fonction publique que dans le secteur priv . L usage de l informatique dans le travail poursuit sa progression un rythme rapide. D ailleurs, le contr le ou suivi informatis du travail est la contrainte de rythme qui s est le plus diffus la m me p riode, les marges de man uvre tendent se r duire pour toutes les cat gories socioprofessionnelles, sauf pour les ouvriers non qualifi s.

2 Les salari s signalent des possibilit s de coop ration plus impor-tantes avec leurs coll gues ou leur hi rarchie, ce qui est susceptible d att nuer les effets de l intensification. N anmoins les tensions sont plus fr quentes avec les coll gues ou les clients et usagers. De m me, les salari s sont plus nombreux vivre au travail des situations exigeantes sur le plan motionnel ( tre en contact avec des personnes en situation de d tresse, devoir calmer des gens).Entre 2005 et 2013, selon l enqu te Conditions de travail (encadr 1), les contraintes sur le rythme de travail se sont accrues chez les salari s (tableau 1). La stabilisation de l intensit du travail observ e entre les enqu tes de 1998 et 2005 [1] appara t ainsi comme une parenth se dans une trajectoire ascendante enta-m e la fin des ann es 1980.

3 Cette nouvelle hausse semble li e au rythme accru des changements orga-nisationnels et la plus grande ins curit de l emploi ressentie par les salari s (encadr 2).Un rythme de travail de plus en plus contraintDepuis une trentaine d ann es, la proportion de sala-ri s dont le rythme de travail est d termin simulta-n ment par au moins trois contraintes (hors contr le ou suivi informatis ) a beaucoup augment , passant de 6 % en 1984 35 % en 2013. En 1984, certaines contraintes caract risaient plut t les emplois dans l industrie et d autres les emplois dans les services ; les fronti res sont beaucoup plus floues aujourd hui et pr s d un tiers des salari s cumulent des contraintes de type marchand (avoir son rythme de travail contraint par une demande ext rieure - clients, public - obli-geant une r ponse imm diate) avec des contraintes de type industriel (avoir son rythme de travail contraint par le d placement automatique d un produit ou d une pi ce, par la cadence automatique d une machine ou encore par des normes ou des d lais respecter en une journ e au plus), (encadr 3).

4 ENqu tE CoNDitioNS DE travaiL 2013 DARES ANALYSES Juillet 2014 - N 0492 Encadr 1 LES ENqu tES CoNDitioNS DE travaiLLes enqu tes Conditions de travail sont organis es et exploit es par la Dares depuis 1978. Elles sont renouvel es tous les sept ans : 1984, 1991, 1998, 2005 et enfin 2013. Les r ponses se r f rent aux conditions de travail telles qu elles sont per ues par les enqu t s. En 1978 et 1984, l enqu te s int ressait aux seuls salari s. Depuis 1991, elle concerne tous les actifs occup s, salari s ou non. Le champ de l tude est restreint aux salari dispositif refondu et tendu, mais comparableCes enqu tes sont effectu es domicile sur un chantillon repr sentatif de la population de 15 ans ou plus exer- ant un emploi. Elles compl taient jusqu en 2005 les enqu tes Emploi de l Insee.

5 La derni re enqu te a t conduite d octobre 2012 mars 2013, ind pendamment de l enqu te Emploi. La collecte a t r alis e par le r seau des enqu -teurs de l Insee ce qui garantit une certaine continuit dans les modalit s de passation de l enqu te. l occasion de cette nouvelle enqu te, le dispositif a t compl t . Un volet tablissement a t ajout pour interroger les tablissements qui emploient les salari s interrog s et permettre des analyses couplant la r ponse des salari s celle de leur employeur. la fin du questionnaire en face- -face, un questionnaire rempli par l enqu t lui-m me permet d aborder des questions plus d licates (comportements hostiles subis dans le travail, sant mentale).Dans le cadre de ce nouveau dispositif, il est pr vu de r aliser d sormais tous les trois ans, en alternance, une enqu te sur les conditions de travail en g n ral et une enqu te centr e sur les risques psychosociaux au travail.

6 Une partie des questions sera commune aux deux enqu tes. Les m mes personnes seront r interrog es d une enqu te l autre pendant 9 ans (soit quatre interrogations), ce qui permettra de d crire les trajectoires des la premi re fois, en 2013, l enqu te int gre une surrepr sentation des agents des trois versants de la fonction publique ( tat, territoriale, hospitali re) et du secteur hospitalier priv (1). Cet chantillon suppl mentaire permettra de r aliser des analyses fines et des comparaisons d taill es, en particulier entre fonction publique et secteur priv . Pour la premi re fois, et galement gr ce des financements sp cifiques, l enqu te a t r alis e dans quatre d partements d Outre-mer. L enqu te de 2013 couvre ainsi un nombre plus lev d enqu t s qu en 2005 (presque 34 000 contre 19 000).

7 Quantifier les conditions de travailLes enqu tes Conditions de travail visent cerner au plus pr s le travail tel qu il est per u par le travailleur, et non pas le travail prescrit tel qu il peut tre d crit par l entreprise ou l employeur. Pour ce faire, l enqu te est r alis e domicile et chaque actif du m nage r pond personnellement. Les questions pos es ne renvoient ni des mesures objectives (cotations de postes ou analyses ergonomiques), ni des questions d opinion sur le travail, mais une description concr te du travail, de son organisation et de ses conditions, selon divers angles : les marges de man uvre, la coop ration, les rythmes de travail, les efforts physiques ou les risques questions sont aussi factuelles que possible.

8 Ainsi en est-il des questions portant sur le bruit : il n est pas demand aux personnes si elles subissent un niveau de bruit trop lev dans leur environnement de travail, ce qui serait trop subjectif car li leur propre appr ciation. Il n est pas fait non plus r f rence des mesures sonom triques chiffr es, car celles-ci sont rarement connues pr cis ment par les travailleurs. Mais il est demand aux enqu t s s ils peuvent entendre parler, m me haute voix, quelqu un situ deux ou trois m tres d eux, ce qui permet de rep rer une exposition un bruit d environ 85 d ailleurs, le questionnaire vise appr hender certaines dimensions du travail par recoupement de questions. L tude des contraintes de cadence s appuie la fois sur une question concernant le travail la cha ne et sur un inventaire des d terminants possibles du rythme de travail.

9 L appr hension des marges de man uvre dont dispose un salari suppose d valuer la fois le caract re plus ou moins imp ratif des consignes qu il re oit, les possibilit s dont il dispose en cas d incident, etc. Les questions sur le temps de travail laissent place une marge d appr ciation r duite et cherchent appr hender les emplois du temps r els .Pour toutes les questions ayant trait aux facteurs de p nibilit physique ou aux facteurs de risques psychosociaux au travail, la r f rence des seuils chiffr s a t volontairement vit e. C est l appr ciation de la personne enqu t e qui est recueillie, qu il s agisse d efforts physiques, d exposition des temp ratures extr mes, de risques d erreurs ou d inten-sit du volution du questionnaire refl te les changements de la r alit du travailAu cours des diff rentes enqu tes, le questionnaire a beaucoup volu.

10 Tr s focalis e en 1978 sur l univers industriel, l enqu te s est toff e depuis 1991 d une description des facteurs de charge mentale et des marges de man uvre dans l ex cution des consignes ( devoir abandonner une t che pour une autre , ne pas pouvoir faire varier les d lais fix s , quelle conduite en cas d incident , etc.). En 1998, l enqu te s est enrichie d un questionnement sur le morcel-lement ou le caract re impr visible des horaires de travail ainsi que sur les accidents du travail. En 2005, de nouvelles questions ont t introduites sur la charge mentale au travail et sur les politiques de pr vention des risques men es par les en 2013, les questions sur la charge mentale ont t reprises dans un ensemble de questions bien plus important consacr aux risques psychosociaux au travail.


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