Example: bachelor of science

POST U ( 2015 ) Régimes et syndrome de l’intestin …

GASTROENT ROLOGIE ET COLOPROCTOLOGIE213 POST U ( 2015 ) R gimes et syndrome de l intestin irritable ;Jean-Marc Sabat (u) Service d H pato-Gastroent rologie, H pital Louis Mourier, 92700 Colombes INSERM U987 Physiopathologie et Pharmacologie Clinique de la DouleurE-mail : p dagogiques Pourquoi envisager un r gime au cours du SII ? Conna tre le principe, la place et les limites du r gime enrichi en fibres, du r gime sans gluten, du r gime pauvre en FODMAPsIntroductionLe syndrome de l intestin irritable (SII), qui associe des douleurs abdominales et/ou un inconfort et des troubles du transit, est un motif fr quent de consultation en m decine g n rale ou chez les gastroent rologues. Le SII touche 5 % de la population en France, et peut tre responsable d une alt ra-tion de la qualit de vie aussi impor-tante que celle de maladies chroniques telles que le diab te insulinod pen-dant, l insuffisance r nale terminale ou la maladie de Crohn.

214 Habitudes alimentaires des patients avec SII et conséquences des régimes La–réalisation–d’un –régime–est –fréquente– chez–les–patients– avec–SII,–ainsi–dans–

Information

Domain:

Source:

Link to this page:

Please notify us if you found a problem with this document:

Other abuse

Transcription of POST U ( 2015 ) Régimes et syndrome de l’intestin …

1 GASTROENT ROLOGIE ET COLOPROCTOLOGIE213 POST U ( 2015 ) R gimes et syndrome de l intestin irritable ;Jean-Marc Sabat (u) Service d H pato-Gastroent rologie, H pital Louis Mourier, 92700 Colombes INSERM U987 Physiopathologie et Pharmacologie Clinique de la DouleurE-mail : p dagogiques Pourquoi envisager un r gime au cours du SII ? Conna tre le principe, la place et les limites du r gime enrichi en fibres, du r gime sans gluten, du r gime pauvre en FODMAPsIntroductionLe syndrome de l intestin irritable (SII), qui associe des douleurs abdominales et/ou un inconfort et des troubles du transit, est un motif fr quent de consultation en m decine g n rale ou chez les gastroent rologues. Le SII touche 5 % de la population en France, et peut tre responsable d une alt ra-tion de la qualit de vie aussi impor-tante que celle de maladies chroniques telles que le diab te insulinod pen-dant, l insuffisance r nale terminale ou la maladie de Crohn.

2 Les m ca-nismes physiopathologiques des symp-t mes, notamment des douleurs, sont multiples, parmi lesquels on retrouve des troubles de la motricit digestive, une hypersensibilit visc rale, une micro-inflammation intestinale (avec un r le de la flore intestinale et des troubles de la perm abilit ) et des ano-malies dans les contr les centraux (m dullaires et corticaux) de la dou-leur. Un r le de l alimentation est ga-lement sugg r . Compte tenu de l effi-cacit mod r e des traitements m dicamenteux disponibles [1], l uti-lisation d une strat gie non m dica-menteuse, qui serait bas e sur des conseils di t tiques, para t int ressante chez les patients avec le de l alimentationLes patients remarquent souvent eux-m mes un lien temporel ou une exa-cerbation des sympt mes en rapport avec l alimentation [2].

3 Ainsi dans une tude r alis e en Su de chez 330 patients, 64 % des patients d cla-raient que leurs sympt mes taient en relation avec l alimentation (pour 28 % les sympt mes survenaient dans les 15 minutes suivant le repas et pour 93 % dans les 3 heures suivant le repas). Dans cette m me tude, 51 % des patients identifiaient un aliment res-ponsable [3] et les aliments qui don-naient le plus fr quemment des symp-t mes digestifs taient pour les produits d origine animale : la cr me (37 %), le plus souvent responsable de douleurs et selles liquides et le lait (30 %) ; pour les fruits et v g taux : le chou (57 %), l oignon (56 %) et les pois et haricots (46 %) le plus souvent responsables de gaz, de douleur et de distension.

4 Parmi les autres produits on retrouvait : les pices fortes (45 %), les aliments frits (44 %, responsable de dyspepsie et de douleurs), la pizza (44 %, responsables de douleur, de dyspepsie et de selles liquides), les produits fum s (35 %, res-ponsables de dyspepsie et de douleur), l alcool (33 %, responsable de selles liquides) et le caf (39 %, responsable de reflux, de dyspepsie et de selles liquides). Dans cette tude enfin, un score de repas , qui comprenait le nombre d aliments responsables et la s v rit des sympt mes, n tait pas li ni au type de SII (selon le type de trouble du transit pr dominant) ni au fait que les patients soient suivis en m decine de ville ou dans un centre tertiaire mais tait major chez les femmes et en cas d anxi t plus impor-tante [3].

5 L influence de l alimentation est gale-ment sugg r e par les r sultats d une tude r trospective japonaise qui a montr un b n fice d un je ne de 10 jours suivi d une r alimentation par rapport un traitement standard (alimentation normale, m dicament et psychoth rapie) sur diff rents symp-t mes digestifs (douleur, ballonne-ment, diarrh e) et sur la qualit de vie [4]. Dans une autre enqu te japonaise r alis e sur internet chez 15 000 parti-cipants et qui avait identifi un SII chez 13,1 % des sujets, la consommation r guli re de 3 repas quotidiens tait plus rare chez les SII symptomatiques que chez les non symptomatiques. Une app tence pour la viande et la consom-mation de l gumes tait inf rieure chez les SII symptomatiques ainsi que l existence d un bon app tit r gulier (28 % SII symptomatiques contre 45 % des non symptomatiques) [5].

6 214 Habitudes alimentaires des patients avec SII et cons quences des r gimesLa r alisation d un r gime est fr quente chez les patients avec SII, ainsi dans une enqu te r alis e en France en 2013 chez 222 adh rents de l APSSII (Association des Patients Souffrant du syndrome de l Intestin Irritable, ) 46 % des r pondants d cla-raient suivre un r gime au moment de l tude. Diff rentes tudes se sont int -ress es aux cons quences potentielles en terme d apport calorique ou d ven-tuelles carences. Dans une tude r ali-s e aux USA en 2005 [6], la charge calo-rique, la quantit de graisse, d hydrate de carbones et de prot ines taient similaires entre 99 patients (avec SII et ou dyspepsie) et 119 sujets contr les.

7 Seule la r partition des calories tait diff rente avec moins de calories sous forme d hydrates de carbone et plus sous forme de graisses. Ceci n a cepen-dant pas t confirm dans une tude anglaise r alis e la recherche de carences chez les patients qui r alisent souvent des r gimes d exclusion, retrouvant m me un ratio inverse des graisses et des hydrates de carbone dans la r partition des calories [7]. Dans cette derni re tude chez les 104 patients qui avaient rempli un Food Frequency Questionnaire (questionnaire alimentaire r trospectif sur 12 mois), il n y avait pas de diff -rence par rapport aux recommanda-tions nutritionnelles anglaises desti-n es aux adultes, notamment pas de carence en calcium, vitamine C, folates et riboflavine et il n existait pas de dif-f rence selon le type de SII (SII-C, SII-D ou SII-A).

8 Dans une autre tude r alis e en Su de chez 187 patients (avec ques-tionnaire alimentaire sur 4 jours), les apports n taient pas non plus signifi-cativement diff rents compar s ceux de la population g n rale et des recom-mandations su doises et ils n taient pas diff rents selon le sous-type (SII-C, SII-D,SII-M), la s v rit ou le niveau d anxi t [8]. Dans cette tude, les apport en vitamines taient variables avec des niveaux d apport quotidien plus lev s que les recommandations pour la vitamine E, les folates, le fer, la vitamine C et les fibres mais des apports quotidiens plus faibles pour la vitamine A, la riboflavine, le calcium et le potassium. Une tude norv gienne qui rapportait une fr quence lev e des victions (62 % des sujets), identi-fiait des apports inad quats dans 12 % des cas avec chez 3 patients une charge calorique insuffisante avec amaigris-sement, des victions exag r es de produits contenant des lipides et des risques des carences vitaminiques chez 7 patients [9].

9 Dans la m me popula-tion, une tude plus r cente constate une moindre consommation de pro-duits laitiers, une consommation accrue d eau, de th , de boissons gazeuses chez les patients atteints de SII [10]. Une enqu te cas-t moins cor enne ayant identifi un SII chez 29 % des 319 tu-diants interrog s (crit re Rome III) a retrouv des apports comparables en glucides, lipides, prot ines et micro-nutriments chez les sujets avec ou sans SII, l ensemble des apports tant d ail-leurs voisin des apports recommand s [11]. L effet des conseils di t tiques sur les modifications long terme de l ali-mentation a t tudi au cours d une enqu te cas-t moins norv gienne r a-lis e chez des patients avec SII ayant b n fici pour certains de conseils di -t tiques sur 2 ans ( viction de certains aliments) et chez des t moins recrut s parmi le personnel de l h pital [12].

10 2 ans, les apports en glucides, lipides, protides taient comparables, cepen-dant la consommation de produits lac-t s tait moindre chez les patients avec SII sans conseils di t tiques par com-paraison aux contr les et aux patients avec SII ayant re u les conseils di t -tiques. Une consommation major e de lait de soja et moindre de riboflavine tait not e chez les SII symptoma-tiques non conseill s. Une moindre consommation de p tes, riz, couscous et l gumes tait not e chez les SII symptomatiques par rapport aux contr les [12].Allergie ou intol rance alimentaire et r gimes d victionsUn aliment unique est rarement incri-min comme facteur d clenchant des douleurs et l existence d une allergie alimentaire authentique semble peu fr quente, cependant des intol rances certains aliments ont t d crites.


Related search queries